
La multinationale qui a obtenu le contrat de construction et d’exploitation de l’autoroute A412 est Eiffage et sa société AMEDEA, détenue par sa branche APRR. Eiffage est tristement célèbre pour ses agissements frauduleux.
1. Une multinationale qui privatise les profits et qui collectivise les pertes.
La gestion du projet est confiée à une énorme entreprise qui profite de concessions publiques pour réaliser un bénéfice indécent et verser des dividendes à ses actionnaires alors même que la France est traversée par une crise d’inflation.
Eiffage est un des géants du secteur de la construction, des infrastructures, de l’énergie et des concessions. Son activité principale est en France. Il a réalisé 21,8 milliards de chiffres d’affaires en 2023 (mais 46% de son chiffre d’affaires vient des concessions) et 1 milliard de bénéfices.
Benoit de Ruffray, le PDG, touche 3,5 millions d’euros annuels.
Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté en 2023, à une période de flambées des prix en France.
Il a depuis octobre 2024 une concession de 55 ans sur l’A412. L’investissement pour ce projet est estimé à un peu plus de 300 millions d’euros mais la limite de chiffre d’affaires d’Eiffage est fixée à 3,5 milliards d’euros!
2. Un acteur économique écocidaire
Eiffage participe de manière centrale à l’artificialisation des terres et à des projets écocidaires. Il met en place des infrastructures qui permettront l’usage à long terme de modes de transport polluants qui contribuent à la crise climatique.
Eiffage…
…entretient et exploite plus de 2’300 km d’autoroutes en France ce qui en fait le 2ème plus gros exploitant autoroutier du pays.
… ne cesse de se développer à l’international, dont sur un projet de barrage en Côte d’Ivoire qui est une catastrophe environnementale.
…est le gestionnaire du port de Toulon.
…est mandaté pour l’aéroport de Lille et possède presque la moitié de l’aéroport de Toulouse.
…est mandaté pour la construction de deux réacteurs à la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime.
3. Des modes d’action antisociaux
Eiffage est une entreprise qui n’hésite pas à mettre en danger les personnes qui travaillent pour elle afin d’augmenter ses marges. Elle est (très) peu respectueuse du droit du travail et du droit syndical. Bref, Eiffage est une entreprise qui méprise et néglige les employéexs et les ouvrièrexs.
Les nombreuses filiales d’Eiffage sont régulièrement dénoncées pour leur manque de considération pour leurs employéexs :
→ Versements de salaires de misère aux employéexs alors même que le groupe verse plus de 300 millions d’euros par ans à ses actionnaires
→ Management brutal qui met sous pression les employéexs et impose des rythmes intenables
→ Très peu d’égard pour les normes de sécurité sur les chantiers ou dans les usines ; ce qui implique de nombreux accidents du travail, dont certains très graves
→ Discrimination des ouvrièrexs syndiquéexs qui se mobilisent pour leurs droits
(Quelques sources : La Nouvelle République ; Mediapart ; Mediapart ; Mediapart)
4. Des dirigeants corrompus
Plusieurs cadres et anciens d’Eiffage sont liés à des affaires de corruption, de détournement de fonds et de proxénitisme. Accorder des concessions publiques à ce genre d’entreprises renforce leur pouvoir et leur impunité.
- Eiffage a reçu des amendes pour entente en 2013 pour une fausse concurrence dans le marché pour la reconstruction de miradors de la prison de Perpignan. Cela avait déjà été le cas en 2005 et 2007.
- Jean-Luc Vergin et David Roquet, d’anciens cadres, ont été mis en examen pour proxénitisme dans l’affaire Strauss-Kahn au Carlton en 2015.
- Thyl Zoete, directeur général d’Eiffage, a été incarcéré pour corruption et détourement de fonds dans une sombre affaire avec le maire d’Agde et une voyante puis a payé une caution en 2024 pour sortir. Un autre cadre d’Eiffage a été mis en examen dans cette affaire de corruption utilisant les fonds d’Eiffage.
- Selon un ancien directeur de filiale, les dirigeants d’Eiffage n’hésite pas à corrompre les élus.
Quelques sources (Le Monde, Le Monde, France 3, Médiacités)
5. Des liens suspects avec l’Etat
Eiffage a su se rendre indispensable dans de nombreux projets étatiques. Par conséquent, sa voix est particulièrement écoutée par les politiciennexs. Le fait que Borne y ait travaillé laisse supposer une proximité majeure entre ses dirigeants et l’Etat. C’est problématique du point de vue de la transparence et de la démocratie.
- Borne a travaillé en tant que directrice des concessions chez Eiffage, avant de travailler dans plusieurs ministères, à la RATP et d’être première ministre française puis ministre de l’Education nationale. Son poste chez Eiffage lui a déjà été reproché pour risque de conflits d’intérêts lorsqu’elle était ministre des transports et qu’elle avait le rôle d’attribuer les marchés.
- Eiffage gère le parc de logements du ministère des armées.
- En 2015, Eiffage a bénéficié d’un protocole d’accord sur les concessions autoroutière extrêmement avantageux, signé par Ségolène Royal sous le gouvernement Valls. (voir argumentaire contre la privatisation des autoroutes)
6. Greenwashing et Sportwashing
Comme de nombreuses multinationales (Total Energies par exemple), Eiffage prétend être du côté de la solution en matière de gestion de la crise climatique, et n’hésite pas à redorer son image en sponsorisant des athlètes de haut niveau. Il prétend aussi s’aligner sur les objectifs étatiques. Mais ses activités et les chantiers qu’il a prévus sont incompatibles avec la diminution nécessaire urgente des émissions de gaz à effet de serre.
Eiffage prétend pouvoir atteindre le net zéro d’ici 2050.
Eiffage sponsorise des athlètes de haut niveau.
Eiffage gère le stade de foot Pierre-Mauroy à Lille.