Argumentaire contre la privatisation des autoroutes

Les capitalistes règnent

Les sociétés privées qui possèdent les concessions autoroutières s’accaparent un bien public et privatisent le profit dans une position commerciale sûre et confortable qui fait les poches de l’administration publique.

Jusqu’en 2006, les autoroutes étaient majoritairement en mains publiques. Mais ces parts ont alors été vendue à des sociétés concessionnaires privées à un montant nettement inférieur à leur réelle valeur. Cette vente a été menée par Bruno Lemaire, alors chef de cabinet de De Villepin. Puis en 2015, un contrat scandaleux est signé sans aucune transparence entre l’Etat et les sociétés concessionnaires autoroutières. Le contrat, signé par Ségolène Royal sous le gouvernement Valls, est extrêmement désavantageux pour l’Etat et protège les entreprises. Dès lors, si l’état prend une décision qui pourrait désavantager les sociétés concessionnaires d’autoroutes (par exemple augmentation de la redevance), il doit y avoir des compensations (par exemple augmentation des tarifs des péages, augmentation de la durée des contrats de concession, etc.) Ainsi, ces concessions ne comportent aucun risque pour les sociétés privées.
De plus, il est désormais extrêmement difficile pour l’état de renationaliser les autoroutes ou même de remettre en cause les profits exubérants avant le terme des contrats de concession (entre 2031 et 2086, la grande majorité après 2050).

Les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) engrangent des sommes astronomiques au détriment des usagèrexs et de la population qui non seulement n’a pas accès au financement de services publics mais en plus doit payer chaque trajet.

Les SCA détiennent près de 9’500km d’autoroutes concédées.
En février 2021, un rapport de l’inspection générales des finances dénonce cette situation et préconise sans succès le raccourcissement de la durée des concessions et une taxation supplémentaire des surprofits.
Les marges des SCA sont aux alentours de 12% au lieu des 7,7% prévus dans l’accord de vente de 2006. Des marges comparables à celles de l’industrie du luxe. Sur la seule année 2022, les SCA ont engrangé 11,6 milliards d’euros de chiffre d’affaire (+8.9% par rapport à 2021).

Il suffit de 5 ans de péage pour rembourser les coûts d’acquisitions et de construction d’une autoroute, le reste du temps de la concession étant ainsi quasi exclusivement réservée à la démultiplication des profits des SCA.

Argumentaire contre Eiffage / AMEDEA

La multinationale qui a obtenu le contrat de construction et d’exploitation de l’autoroute A412 est Eiffage et sa société AMEDEA, détenue par sa branche APRR. Eiffage est tristement célèbre pour ses agissements frauduleux.

1. Une multinationale qui privatise les profits et qui collectivise les pertes.

La gestion du projet est confiée à une énorme entreprise qui profite de concessions publiques pour réaliser un bénéfice indécent et verser des dividendes à ses actionnaires alors même que la France est traversée par une crise d’inflation.

Eiffage est un des géants du secteur de la construction, des infrastructures, de l’énergie et des concessions. Son activité principale est en France. Il a réalisé 21,8 milliards de chiffres d’affaires en 2023 (mais 46% de son chiffre d’affaires vient des concessions) et 1 milliard de bénéfices.
Benoit de Ruffray, le PDG, touche 3,5 millions d’euros annuels.
Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté en 2023, à une période de flambées des prix en France.
Il a depuis octobre 2024 une concession de 55 ans sur l’A412. L’investissement pour ce projet est estimé à un peu plus de 300 millions d’euros mais la limite de chiffre d’affaires d’Eiffage est fixée à 3,5 milliards d’euros!

2. Un acteur économique écocidaire

Eiffage participe de manière centrale à l’artificialisation des terres et à des projets écocidaires. Il met en place des infrastructures qui permettront l’usage à long terme de modes de transport polluants qui contribuent à la crise climatique.

Eiffage…
…entretient et exploite plus de 2’300 km d’autoroutes en France ce qui en fait le 2ème plus gros exploitant autoroutier du pays.
… ne cesse de se développer à l’international, dont sur un projet de barrage en Côte d’Ivoire qui est une catastrophe environnementale.
…est le gestionnaire du port de Toulon.
…est mandaté pour l’aéroport de Lille et possède presque la moitié de l’aéroport de Toulouse.
…est mandaté pour la construction de deux réacteurs à la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime.

3. Des modes d’action antisociaux

Eiffage est une entreprise qui n’hésite pas à mettre en danger les personnes qui travaillent pour elle afin d’augmenter ses marges. Elle est (très) peu respectueuse du droit du travail et du droit syndical. Bref, Eiffage est une entreprise qui méprise et néglige les employéexs et les ouvrièrexs.

Les nombreuses filiales d’Eiffage sont régulièrement dénoncées pour leur manque de considération pour leurs employéexs :
→ Versements de salaires de misère aux employéexs alors même que le groupe verse plus de 300 millions d’euros par ans à ses actionnaires
→ Management brutal qui met sous pression les employéexs et impose des rythmes intenables
→ Très peu d’égard pour les normes de sécurité sur les chantiers ou dans les usines ; ce qui implique de nombreux accidents du travail, dont certains très graves
→ Discrimination des ouvrièrexs syndiquéexs qui se mobilisent pour leurs droits

(Quelques sources : La Nouvelle République ; Mediapart ; Mediapart ; Mediapart)

4. Des dirigeants corrompus

Plusieurs cadres et anciens d’Eiffage sont liés à des affaires de corruption, de détournement de fonds et de proxénitisme. Accorder des concessions publiques à ce genre d’entreprises renforce leur pouvoir et leur impunité.

  • Eiffage a reçu des amendes pour entente en 2013 pour une fausse concurrence dans le marché pour la reconstruction de miradors de la prison de Perpignan. Cela avait déjà été le cas en 2005 et 2007.
  • Jean-Luc Vergin et David Roquet, d’anciens cadres, ont été mis en examen pour proxénitisme dans l’affaire Strauss-Kahn au Carlton en 2015.
  • Thyl Zoete, directeur général d’Eiffage, a été incarcéré pour corruption et détourement de fonds dans une sombre affaire avec le maire d’Agde et une voyante puis a payé une caution en 2024 pour sortir. Un autre cadre d’Eiffage a été mis en examen dans cette affaire de corruption utilisant les fonds d’Eiffage.
  • Selon un ancien directeur de filiale, les dirigeants d’Eiffage n’hésite pas à corrompre les élus.

Quelques sources (Le Monde, Le Monde, France 3, Médiacités)

5. Des liens suspects avec l’Etat

Eiffage a su se rendre indispensable dans de nombreux projets étatiques. Par conséquent, sa voix est particulièrement écoutée par les politiciennexs. Le fait que Borne y ait travaillé laisse supposer une proximité majeure entre ses dirigeants et l’Etat. C’est problématique du point de vue de la transparence et de la démocratie.

  • Borne a travaillé en tant que directrice des concessions chez Eiffage, avant de travailler dans plusieurs ministères, à la RATP et d’être première ministre française puis ministre de l’Education nationale. Son poste chez Eiffage lui a déjà été reproché pour risque de conflits d’intérêts lorsqu’elle était ministre des transports et qu’elle avait le rôle d’attribuer les marchés.
  • Eiffage gère le parc de logements du ministère des armées.
  • En 2015, Eiffage a bénéficié d’un protocole d’accord sur les concessions autoroutière extrêmement avantageux, signé par Ségolène Royal sous le gouvernement Valls. (voir argumentaire contre la privatisation des autoroutes)

6. Greenwashing et Sportwashing

Comme de nombreuses multinationales (Total Energies par exemple), Eiffage prétend être du côté de la solution en matière de gestion de la crise climatique, et n’hésite pas à redorer son image en sponsorisant des athlètes de haut niveau. Il prétend aussi s’aligner sur les objectifs étatiques. Mais ses activités et les chantiers qu’il a prévus sont incompatibles avec la diminution nécessaire urgente des émissions de gaz à effet de serre.

Eiffage prétend pouvoir atteindre le net zéro d’ici 2050.
Eiffage sponsorise des athlètes de haut niveau.
Eiffage gère le stade de foot Pierre-Mauroy à Lille.

La terre se soulève à Genève !

Alors que les capitalistes continuent de nous guider vers la catastrophe écologique et sociale, nous avons décidé de nous dresser sur leur route destructrice. Nous avons participé au mouvement climat puis nous avons combattu le béton à la ZAD de la Colline, le nucléaire à Bure, la privatisation de l’eau à la Clusaz et à Sainte-Soline. Nous créons aujourd’hui le comité genevois des Soulèvements de la terre.
Nous nous opposerons à leur monde en rejoignant les nombreuses personnes qui se mobilisent déjà activement et en ouvrant des nouveaux fronts de résistances localement. Nous lutterons aux côtés des Soulèvements de la terre français, en s’inspirant de leur écologie politique et en renforçant leurs luttes.
 
Bref, nous lançons ce collectif pour créer un rapport de force en notre faveur sur l’écologie dans le Grand Genève et pour (re)commencer à faire plier nos ennemis capitalistes.
 
Rejoignez-nous et restez informé.e.x.s des prochaines actions et mobilisations qui vont venir très vite !

 

Il est grand temps que nous unissions nos forces pour enrayer ce système écocidaire à la solde des intérêts des plus riches. Nous devons nous donner les outils pour porter un projet politique de rupture qui tienne sur la durée et qui nous permette de porter notre propre agenda politique. Parce qu’il est urgent d’arrêter de subir les différents projets et réformes bourgeoises, antisociales et climaticides.
Insta : @soulevementsgeneve
Canal Telegram : @soulevementsgeneve

mail de contact : soulevementsgeneve@riseup.net

 

C’est quoi le comité genevois des Soulèvements de la terre ?

Après les grèves du climat en 2018 et la ZAD de la Colline, il était temps que Genève
retrouve un collectif fort afin de reprendre l’offensive dans la bataille écologiste.

Notre objectif n’est ni plus ni moins que de stopper le désastre écologique en
cours ! Pour ça, il nous faut devenir une force politique locale importante et
renverser le rapport de force en notre faveur, tout en portant une écologie
résolument anticapitaliste.

Nous rejoignons les Soulèvements de la Terre pour tirer avec eux sur la même
corde :

  • LUTTER CONTRE L’ARTIFICIALISATION DES TERRES, LEUR ACCAPAREMENT
    PAR L’AGRO-INDUSTRIE ET POUR LA DÉFENSE ET LE PARTAGE DE L’EAU ET
    DES RESSOURCES NATURELLES
  • DÉFENDRE UNE RÉELLE ALTERNATIVE AU CAPITALISME ÉCOCIDAIRE

Nous sommes convaincu.e.x.s que les luttes pour le partage de la terre et de l’eau
permettent de défendre une écologie concrète, au plus près des besoins de la
population et de l’environnement, à la croisée des chemins entre les questions
économiques, sociales, écologiques et coloniales.

Nos missions sont celles données à tous les comités locaux des Soulèvements de la
terre :

  • AGIR AU NIVEAU LOCAL, en renforçant des luttes locales autour de nous,
    tisser un réseau militant capable d’agir ensemble, proposer des formations,
    comprendre et visibiliser le rôle de la Suisse dans le désastre écologiste, etc.
  • AGIR AU NIVEAU (INTER)NATIONAL, en participant aux grands rendez-vous
    du mouvement, en relayant les campagnes nationales, en participant aux
    moments d’élaboration politique du mouvement, etc.

Nous partageons le postulat des Soulèvements de la terre que c’est par la pluralité
des tactiques que nos moyens d’actions deviennent les plus accessibles, populaires
et impactants. Qu’il nous faut retrouver des formes d’intervention qui fassent
réellement bouger les lignes, que ça soit par des manif-action, des blocages, des
occupations ou des désarmements. Et que c’est dans la composition des
imaginaires, sensibilités et forces politiques différentes que se trouve la clef pour
renforcer nos luttes.

A bientôt dans les champs, les taillis et les zones industrielles !

 

Retrouvez la version tract ICI !