Le mardi 18 février 2025, le comité local a organisé une conférence sur les dégâts de l’A412.
Le pdf du résumé est dispo !
Le mardi 18 février 2025, le comité local a organisé une conférence sur les dégâts de l’A412.
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Les sociétés privées qui possèdent les concessions autoroutières s’accaparent un bien public et privatisent le profit dans une position commerciale sûre et confortable qui fait les poches de l’administration publique.
Jusqu’en 2006, les autoroutes étaient majoritairement en mains publiques. Mais ces parts ont alors été vendue à des sociétés concessionnaires privées à un montant nettement inférieur à leur réelle valeur. Cette vente a été menée par Bruno Lemaire, alors chef de cabinet de De Villepin. Puis en 2015, un contrat scandaleux est signé sans aucune transparence entre l’Etat et les sociétés concessionnaires autoroutières. Le contrat, signé par Ségolène Royal sous le gouvernement Valls, est extrêmement désavantageux pour l’Etat et protège les entreprises. Dès lors, si l’état prend une décision qui pourrait désavantager les sociétés concessionnaires d’autoroutes (par exemple augmentation de la redevance), il doit y avoir des compensations (par exemple augmentation des tarifs des péages, augmentation de la durée des contrats de concession, etc.) Ainsi, ces concessions ne comportent aucun risque pour les sociétés privées.
De plus, il est désormais extrêmement difficile pour l’état de renationaliser les autoroutes ou même de remettre en cause les profits exubérants avant le terme des contrats de concession (entre 2031 et 2086, la grande majorité après 2050).
Les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) engrangent des sommes astronomiques au détriment des usagèrexs et de la population qui non seulement n’a pas accès au financement de services publics mais en plus doit payer chaque trajet.
Les SCA détiennent près de 9’500km d’autoroutes concédées.
En février 2021, un rapport de l’inspection générales des finances dénonce cette situation et préconise sans succès le raccourcissement de la durée des concessions et une taxation supplémentaire des surprofits.
Les marges des SCA sont aux alentours de 12% au lieu des 7,7% prévus dans l’accord de vente de 2006. Des marges comparables à celles de l’industrie du luxe. Sur la seule année 2022, les SCA ont engrangé 11,6 milliards d’euros de chiffre d’affaire (+8.9% par rapport à 2021).
Il suffit de 5 ans de péage pour rembourser les coûts d’acquisitions et de construction d’une autoroute, le reste du temps de la concession étant ainsi quasi exclusivement réservée à la démultiplication des profits des SCA.
La multinationale qui a obtenu le contrat de construction et d’exploitation de l’autoroute A412 est Eiffage et sa société AMEDEA, détenue par sa branche APRR. Eiffage est tristement célèbre pour ses agissements frauduleux.
1. Une multinationale qui privatise les profits et qui collectivise les pertes.
La gestion du projet est confiée à une énorme entreprise qui profite de concessions publiques pour réaliser un bénéfice indécent et verser des dividendes à ses actionnaires alors même que la France est traversée par une crise d’inflation.
Eiffage est un des géants du secteur de la construction, des infrastructures, de l’énergie et des concessions. Son activité principale est en France. Il a réalisé 21,8 milliards de chiffres d’affaires en 2023 (mais 46% de son chiffre d’affaires vient des concessions) et 1 milliard de bénéfices.
Benoit de Ruffray, le PDG, touche 3,5 millions d’euros annuels.
Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté en 2023, à une période de flambées des prix en France.
Il a depuis octobre 2024 une concession de 55 ans sur l’A412. L’investissement pour ce projet est estimé à un peu plus de 300 millions d’euros mais la limite de chiffre d’affaires d’Eiffage est fixée à 3,5 milliards d’euros!
2. Un acteur économique écocidaire
Eiffage participe de manière centrale à l’artificialisation des terres et à des projets écocidaires. Il met en place des infrastructures qui permettront l’usage à long terme de modes de transport polluants qui contribuent à la crise climatique.
Eiffage…
…entretient et exploite plus de 2’300 km d’autoroutes en France ce qui en fait le 2ème plus gros exploitant autoroutier du pays.
… ne cesse de se développer à l’international, dont sur un projet de barrage en Côte d’Ivoire qui est une catastrophe environnementale.
…est le gestionnaire du port de Toulon.
…est mandaté pour l’aéroport de Lille et possède presque la moitié de l’aéroport de Toulouse.
…est mandaté pour la construction de deux réacteurs à la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime.
3. Des modes d’action antisociaux
Eiffage est une entreprise qui n’hésite pas à mettre en danger les personnes qui travaillent pour elle afin d’augmenter ses marges. Elle est (très) peu respectueuse du droit du travail et du droit syndical. Bref, Eiffage est une entreprise qui méprise et néglige les employéexs et les ouvrièrexs.
Les nombreuses filiales d’Eiffage sont régulièrement dénoncées pour leur manque de considération pour leurs employéexs :
→ Versements de salaires de misère aux employéexs alors même que le groupe verse plus de 300 millions d’euros par ans à ses actionnaires
→ Management brutal qui met sous pression les employéexs et impose des rythmes intenables
→ Très peu d’égard pour les normes de sécurité sur les chantiers ou dans les usines ; ce qui implique de nombreux accidents du travail, dont certains très graves
→ Discrimination des ouvrièrexs syndiquéexs qui se mobilisent pour leurs droits
(Quelques sources : La Nouvelle République ; Mediapart ; Mediapart ; Mediapart)
4. Des dirigeants corrompus
Plusieurs cadres et anciens d’Eiffage sont liés à des affaires de corruption, de détournement de fonds et de proxénitisme. Accorder des concessions publiques à ce genre d’entreprises renforce leur pouvoir et leur impunité.
Quelques sources (Le Monde, Le Monde, France 3, Médiacités)
5. Des liens suspects avec l’Etat
Eiffage a su se rendre indispensable dans de nombreux projets étatiques. Par conséquent, sa voix est particulièrement écoutée par les politiciennexs. Le fait que Borne y ait travaillé laisse supposer une proximité majeure entre ses dirigeants et l’Etat. C’est problématique du point de vue de la transparence et de la démocratie.
6. Greenwashing et Sportwashing
Comme de nombreuses multinationales (Total Energies par exemple), Eiffage prétend être du côté de la solution en matière de gestion de la crise climatique, et n’hésite pas à redorer son image en sponsorisant des athlètes de haut niveau. Il prétend aussi s’aligner sur les objectifs étatiques. Mais ses activités et les chantiers qu’il a prévus sont incompatibles avec la diminution nécessaire urgente des émissions de gaz à effet de serre.
Eiffage prétend pouvoir atteindre le net zéro d’ici 2050.
Eiffage sponsorise des athlètes de haut niveau.
Eiffage gère le stade de foot Pierre-Mauroy à Lille.
Après les grèves du climat en 2018 et la ZAD de la Colline, il était temps que Genève
retrouve un collectif fort afin de reprendre l’offensive dans la bataille écologiste.
Notre objectif n’est ni plus ni moins que de stopper le désastre écologique en
cours ! Pour ça, il nous faut devenir une force politique locale importante et
renverser le rapport de force en notre faveur, tout en portant une écologie
résolument anticapitaliste.
Nous rejoignons les Soulèvements de la Terre pour tirer avec eux sur la même
corde :
Nous sommes convaincu.e.x.s que les luttes pour le partage de la terre et de l’eau
permettent de défendre une écologie concrète, au plus près des besoins de la
population et de l’environnement, à la croisée des chemins entre les questions
économiques, sociales, écologiques et coloniales.
Nos missions sont celles données à tous les comités locaux des Soulèvements de la
terre :
Nous partageons le postulat des Soulèvements de la terre que c’est par la pluralité
des tactiques que nos moyens d’actions deviennent les plus accessibles, populaires
et impactants. Qu’il nous faut retrouver des formes d’intervention qui fassent
réellement bouger les lignes, que ça soit par des manif-action, des blocages, des
occupations ou des désarmements. Et que c’est dans la composition des
imaginaires, sensibilités et forces politiques différentes que se trouve la clef pour
renforcer nos luttes.
A bientôt dans les champs, les taillis et les zones industrielles !